mercredi 5 septembre 2012

1er mai... le jour des travailleurs


1er mai, au Gabon, comme dans beaucoup d'autres pays, on fête les travailleurs. Pour être honnête, en France, c'est un peu boring le 1er mai ... sauf évidemment si tu fais le pont et que tu en profites pour partir en vacances.
Au Gabon, l'évènement prend un twist intéressant... On fête le travail bien sûr mais aussi la fierté d'appartenir à une entreprise en particulier. Pour cela chacune des entreprises de Franceville va défiler à son tour sur le champ d'honneur de la ville devant les officiels : Maire de la ville, Gouverneur de la région, des militaires dont je ne saurai le grade,.... mais aussi devant la masse des voisins attroupés.

Pour l'occasion chaque entreprise offre à ses employés une tenue afin qu'il représente au mieux sa compagnie. C'est comme ça que nous avons chacun reçu notre pagne et notre polo assortis!

La journée a commencé au pas de charge, la première difficulté à été l'habillement. L'étape polo, ça va tout le monde maîtrise. Puis vient le pagne, l'objet inconnu pour la plus part des blanches qui se contentent de l'emmener au tailleur pour en faire une jupe. Là nous avons dû affronter directement le problème : un rectangle de tissu de 1,40m sur 2,50m + une paire de hanche = un pagne qui ne dévoilera ton derrière dans trois pas ... une équation pas facile à résoudre...
Bien sûr on a toutes l'habitude d'enrouler un paréo en sortant de la plage mais en étant objective :
 1/ un paréo ça tient pas bien longtemps
 2/ Le paréo est deux fois moins grand

Heureusement, Nancy est venue à notre rescousse. La plupart ont suivi les instructions à la lettre, d'autres se sont laissées à suivre leur inspiration... Observation dans les photos à suivre :



Un bus nous était même affreté pour que l'on aille jusqu'à la scène.
Deuxième erreur, croire que l'organisation se faisait à la française. Donc la logique selon laquelle se retrouver devant notre grille d'entrée 30 min avant le début supposé du défilé était clairement une erreur!
Ce n'est que une heure plus tard que le chauffeur et son bus arriveront. Au moins cela nous aura permis de faire des photos en chaîne, d'ajuster nos tenues et de travailler nos saluts. Eh ben oui parce que non contents de nous faire défiler devant des centaines de personnes il va falloir aussi les saluer telle Miss France. Un salut plein de sérieux, de dignité mais de sympathie aussi bien sûr.... L'entrainement se finira en fou rire général

Le bus et son chauffeur arrive enfin, la bonne humeur est toujours de mise


Il nous dépose sur le terrain des hostilités. La grande place/avenue de Franceville qui ne sert que pour les défilé.... c'est à dire 2 ou 3 fois par an (quand il y a des visites présidentielles). Encore un investissement bien rentabilisé quoi!
Les voisins arrivent pour ne surtout manquer le spectacle!

... Et puis on attend.... il fait chaud


... on attend... on discute avec les travailleurs d'autres entreprises... on attend




On va se promener dans les alentours ... On attend...  On rigole un coup un admirant cette publicité pour un opérateur de téléphonie mobile. [Entre nous, Qui sont les plus fous? Le groupe de musique qui choisit un nom pareil pour l'opérateur qui choisit ce groupe précisément pour faire sa pub?]... on attend...





On attend... On finit par savoir qu'un des officiels n'est pas encore arrivé... on attend.... on maudit ce gars qui parce qu'il a 3 épaulettes fait attendre 500 personnes en plein soleil de midi... on attend ...

Tout d'un coup, un signal silencieux lance le branle bas le combat. Il faut maintenant se dépêcher, c'est au tour du CIRMF de défiler. Dr Benjamin prend la direction des opérations. Plus vite que ça! On se met en ligne de 5 personnes...



C'est la bataille à celui qui ne sera pas en première ligne. Qui veut être le porte-étendard? Aucun volontaire; tout le monde tête baissée, s'intéresse à l'arrière du défilé.


 

Patrice arrive sur ces entrefaits et nous fait nous alignait par 4, re-branle-bas et re-combat pour les places à l'arrière. Finalement, les femmes doivent être devant les hommes derrières. Les filles font encore plus de simagrés pour ne pas être en première ligne......

Peu à peu la fureur se calme et trouve tous notre place. Je suis sur la 1ème ligne, tout à gauche.




D'un coin de l'oeil, je peux voir Moana en diagonale. Un échange de regard suffit à nous rappeler notre entraînement de Miss. C'est donc en contenant un fou rire que nous suivons la trouve qui se met en branle.

Le début de l'avenue, une zone d'entraînement, pas de spectateurs, pas d'officiel. On prend une allure commune. Au bout d'un vingtaine de mètres nous marchons finalement d'un pas commun. Devant l'avenue qui s'étend devant nous, je commence petit à petit à me rendre compte de la situation... Je suis donc en train de marcher avec un simple tissu noué autour de ma taille, un noeud dans les cheveux et au son d'une musique africaine... le tout devant 500 personnes. Plus moyen de reculer, il faut avancer. A ce moment là, la concentration dont je vais preuve doit, à elle seule faire tenir sur mes hanches sans qu'il tombe!



Les pensées défilent, la tribune se rapproche. Arrivés à proximité, une rumeur venue de l'arrière, où Dr Benjamin est allé se cacher; nous donne l'instruction de commençait à saluer. De nouveau échange de regard avec Moana, un grand sourire éclaire nos visages.




Sourire qui aura du mal à ne pas se transformer en fou rire quand le commentateur aranguera la foule à la gloire du CIRMF.
"Mais qu'elles sont belles, les femmes du CIRMF, mais qu'ils sont beaux les hommes du CIRMF! Applaudissez-les pour le secours qu'ils nous apporte dans le lutte contre le Sida-HIV! Merci pour leur travail contre le paludisme! Mesdames, et messieurs, ils nous protègent de ébola, applaudissez-les"

La fin de son discours signe la fin de notre calvaire, nous venons d'arriver à l'autre extrémité de l'avenue. La tribune est passée nous pouvons nous relacher et nous laisser aller au fou rire contenu jusque là... Peut-être devrons-t-on faire subir à nos chercheurs la même épreuve pour que le public s'y intéresse?
Le temps de revenir au point de départ du côté des spectateurs nous admirer les autres entreprises défilées.





Ce sera aussi l'occasion d'entendre les spectateurs murmurait sur notre passage. Pour les gabonais qui ne sont pas habituées à côtoyer les blancs, un blanc en pagne est le sommun du comique alors quand c'est une quinzaine qui leur passe sous le nez... imaginez l'hilarité!

Certaines iront même jusqu'à murmurer que ces pagnes ne sont nouées de façon très catholique... PFFF artiste incomprise que je suis!










Heureusement après autant de travail, nous serons récompensé... un repas buffet nous attend au CIRMF!





2 commentaires:

  1. bonjour.
    j'ai beaucoup aimé ton blog et toutes ces photos et commentaires. je suis tombée là par hasard en fouillant sur google des photos du CIRMF pour un travail de recherches. Surprise, une photo de moi lors du 1ier mai !!!!! Du bon boulot. a bientot

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    1. Coucou Merci pour ce gentil message! C'est qui? C'est Peggy? Bisous

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